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Educ, et nous ...
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  • Educ,et nous est un blog qui a pour but de faire découvrir des facettes du métier d'éducateur spécialisé à certains, et à partager leur vécu et expériences dans le métier pour d'autres, partager l'actualité éducative ...
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19 juin 2014

La maltraitance

9782350760957  Avant d'effectuer mon stage en maison de repos, je me suis domumentée ,principalement sur la maltraitance en maison de repos. 

J'ai été très touchée par cet ouvrage, qui m'a fait prendre conscience de la réalité dans certaines maisons de repos. Ce livre m'a donné de nombreuses fois les larmes aux yeux. Certaines personnes ne se rendent pas comptent que certains gestes inadaptés sont très vite considérés comme de la maltraitance. 

Je conseille vivement ce livre à tous les futurs éducateurs, tout en sachant que cette maltraitance ne s'applique pas qu'à la personne âgée bien entendu.

 

Voici les parties du livre que j'ai repris afin de mettre en avant les passages qui m'ont le plus interpellés. 

 

‘’Maman, est-ce que ta chambre te plaît ? ‘’ De William Réjault. Ce livre aura été pour moi très enrichissant et m’a fait prendre conscience de la réalité de la vie en maison de repos.

William Réjault est infirmier dans une belle maison de retraite, renommée au cœur de Paris. Un matin d’hivers, en plein travail, il a été victime d’une intoxication au monoxyde de carbone. Selon lui, on ne peut pas parler d’accident. Il aurait simplement failli mourir parce que le groupe qui l’employait été prêt à tout pour faire des économies. Même à risquer la vie de son personnel. Même à sacrifier les personnes âgées qui le font vivre. Même à laisser une place à la maltraitance pour gagner 10 euros. Il travaille pourtant dans une des maisons de retraite les plus chères de Paris, parmi les premières dans les classements.
En France, la maltraitance est devenue le quotidien de bon nombre d’institutions pour personnes âgées. Manque d’effectifs, manque de moyens, les raisons sont innombrables, mais elles nous ramènent toutes à une seule question : quelle place réserve-t-on à la vieillesse dans notre société et dans nos propres vies ? 
Dans ce livre, l’auteur a fait le point sur pas mal de choses qui se passent en maison de repos, cependant c’est la maltraitance qui est le plus décrite.
Voici lesquels :
-Les incidents qu’il a rencontrés en maison de repos
-La maltraitance des personnes âgées
-« Comment tuer un vieux ? »
-La manière de parler
-L’acharnement thérapeutique
-Les activités inadéquates
-Les problèmes avec la direction
-Les familles maltraitantes
-Les patients odieux
-Ce qui rend les patients difficiles à vivre
-La vie à huis clos/ sentiment d’abandon
-Le nombre de personnes âgées est en constante augmentation
-Le nombre de soignants et les formations inadaptées
-Locaux inadéquats
-Budget
-Le temps consacré aux patients / Les effectifs
-Les horaires
-…
La population rencontrée dans ce livre, est bien entendu les personnes âgées.
En ce qui concerne leur santé personnelle, dans ce livre, pas mal de cas sont rencontrés.
Les personnes âgées peuvent être victime de plusieurs choses telles que ; perte de mémoire, problèmes de mobilités, équilibre, dextérité, arthrose, …

Les incidents rencontrés en maison de repos par William. R
William travaillait dans une maison de repos située à Paris, en France. Suite à un manque de personnel, il a été amené à réaliser des tâches qui n’était pas de son ressort.
Un matin il a dû allumer la chaudière, celle-ci s’était éteinte, il n’avait donc plus d’eau chaude ni de chauffage dans l’établissement. C’était l’hiver dehors, il faisait un froid glacial.
Son collègue le prévient qu’il a averti la direction très tôt le matin mais rien n’avait changé. La chaudière était éteinte, il fallait la rallumer afin qu’il fasse plus chaud et que les toilettes puissent être faites à l’eau chaude. Le soucis était que personne n’en était capable, personne ne pouvait rallumer cette chaudière….
Il est donc décidé de laver les personnes âgées au gant, façon petite toilette de chat comme au bon vieux temps.
Quarante chambres, … Il fait vraiment froid dans les étages. L’infirmier pris par sa bonne conscience, hésite, se tâte en se disant qu’il pourrait lui-même la rallumer cette chaudière, mais que ceci n’est pas son boulot. Que cette tâche serait encore une chose qui ne fait pas parti de son registre. Que le manque de personnel et de personnes qui entretiennent le bâtiment se fait de plus en plus ressentir.
Tous les dimanches William travaille seul, son seuil de patience arrive à son maximum… Une fois c’est l’ascenseur qui ne marche plus, une autre c’est le chauffage, la semaine d’après le four lâche, et puis c’est au tour du lave-vaisselle. Une semaine à manger dans des assiettes en carton, à boire dans des gobelets en plastique … Ca en fait trop. Il décide donc de rallumer la chaudière lui-même, une fois de plus gérer quelque chose qui n’est pas de son ressort et à laquelle il n’y comprend rien. Après quelques galères, William parvient à la rallumer.
Cependant, l’infirmier est victime d’un mal de tête épouvantable depuis le matin …. L’alarme incendie se met à retentir, aucun doute c’est dans la chaufferie que ça déconne… La pièce dans laquelle se trouve la chaudière avait atteint une température incroyable … La fournaise !
Les pompiers arrivent assez rapidement afin d’éviter l’intoxication au gaz ….
Ce problème a été réglé dans les plus bref délais, … Cependant ce qu’un problème parmi d’autres.
Des contrats inadaptés leur sont proposés, ect …
William a démissionné quelques temps après ceci, et c’est suite à tout cela qu’il a décidé de partager sa vision de la maison de repos avec le public.

La maltraitance des personnes âgées
J’ai été très touchée par ce sujet. J’étais loin d’imaginer que la maltraitance des personnes âgées pouvait être vue de cette manière.

William a beaucoup d’amour pour les personnes âgées, la maltraitance rencontrée l’a beaucoup touché, il a même mis fin à sa carrière.
La maltraitance concerne les actes bénins du personnel soignant.
En 1992, le conseil de l’Europe a tenté de classer la maltraitance par typologie des actes :
Violences physiques : coups, brûlures, ligotages, soins brusques sans information ou préparation, non satisfaction des demandes pour des besoins physiologiques, violence sexuelle, meurtre (dont l’euthanasie), …
Violences psychiques ou morales : langage irrespectueux ou dévalorisant, absence de considération, chantage, abus d’autorité, comportement d’infantilisation, non-respect de l’intimité, injonctions paradoxales,…
Violences matérielles et financières : vols, exigence de pourboire, escroqueries diverses, locaux inadaptés, …
Violences médicales ou médicamenteuses : manque de soin de base, non information sur le(s) traitement(s) et/ou les soins , abus de traitements sédatifs ou neuroleptiques, défauts de soins de rééducation, non prise en compte de la douleur, …
Négligence active : Toutes formes de sévices, abus, abandons, manquement pratiqué avec la conscience de nuire,…
Négligence passive : Négligence relevant de l’ignorance, de l’inattention de l’entourage
Privation ou violation de droits : limitation de la liberté de la personne, privation de l’exercice des droits civiques, d’une pratique religieuse, …

Comme William R. le dit dans son livre, s’il s’en tient chaque jour à cette liste, il est témoin de maltraitance.
Des soins brusques sans préparation aux négligences relevant de l’ignorance, il pense avoir vu tous les cas de figure au cours de sa courte carrière.
Dans le chapitre sur la maltraitance, William R. la rubrique par laquelle j’ai été le plus sensibilisée c’est celle qu’il a nommé : « Comment tuer un vieux en 10 leçons »
Bien entendu William R. pourrait parler des sévices graves, des violences physiques, mais heureusement les délits, les vrais, restent rare. En revanche, la liste est longue des petites choses qui peuvent tuer un « vieux » comme il les appelle dans son livre, aussi sûrement qu’un coup dans le visage. La liste est si longue qu’il ne cite que celles dont il a été directement témoin.

Un matin, une fille du personnel soignant est de mauvaise humeur, elle ouvre le mitigeur, l’eau chaude n’arrive pas, pas le temps d’attendre car il y a 35 toilettes à faire… Elle a douché le « vieux » à l’eau froide. Il râle un peu bien évidement, mais la fille le culpabilise aussitôt : ‘’ Mais non ce n’est pas froid, ce que vous êtes frileux vous alors … ‘’
Cette maltraitance est à caser dans la catégorie ; manquement pratiqué avec la conscience de nuire.

Laver quelqu’un à l’eau si froide peu engendré un rhume, qui chez les personnes âgées peut parfois être fatal.

On peut aussi achever quelqu’un en lui donnant à manger certains aliments. Du camembert par exemple, le «vieux » ne peut pas le couper car il ne peut plus tenir son couteau, …
La viande également bien sûr. Non hachées, entière, servie en entrecôte. Il ne peut pas tenir son couteau, il ne peut pas mâcher non plus, donc il ne mange pas et se laisse dépérir.
Le repas en chambre, avec la course du quotidien, poser le plateau trop loin du vieux, hors de sa portée, et ressortir rapidement de la chambre pour aller en servir un autre à côté, tout aussi vite. La personne va tenter de l’attraper, une fois, deux fois, sans succès, puis va abandonner. La fille reprendra le plateau une demi-heure plus tard le/la patient( e ) : ‘’ Encore rien manger aujourd’hui, c’est vraiment pas bien ! Il faut manger madame, il faut se forcer un peu. ‘’
Ceci est un des grands classiques en maison de repos et en hôpital, poser un plateau trop loin ou proposer de la nourriture inadaptée.

Fréquent aussi, on oublie d’aider « vieux » à mettre leur appareil dentaire : sans, ils ne peuvent manger ni parler correctement. Il arrive aussi qu’on leur casse par inadvertance, au moment des changes, car l’appareil peut traîner dans les draps et tomber au sol.
On peut travailler sans jamais adresser la parole aux « vieux ». Ils passent leurs journées seuls, face au poste de télévision.
On peut faire aussi semblant d’écouter. William raconte une anecdote dans son livre ; un jour il a entendu une dame au loin «  j’ai envie de mourir ! »  Et une infirmière lui a répondu : «  Mais non, mais non. Vous n’avez pas envie de mourir. Il faut s’accrocher, c’est important de vivre, vous n’allez pas nous faire ça maintenant. Vous n’avez pas honte de dire des choses comme ça ? » Ca, c’est de la maltraitance, c’est nier la parole de l’autre et culpabiliser puis repartir vite fait donner un autre soin, en le laissant seul dans son déni de parole. Il ne peut même plus exprimer son ressenti face aux derniers humains qui passent. A qui se confier ? Au téléviseur ? A quoi bon se plaindre si le soignant passe son temps à dédramatiser pour gagner du temps. Le boulot du soignant, c’est aussi de constamment écouter la parole, de la décortiquer pour passer le relais à un psychologue. Mais souvent, on nie pour ne pas affronter le problème parce qu’on n’a pas le courage, parce qu’on ne sait pas comment faire, parce qu’on n’a pas le temps, parce qu’on n’a pas envie. On élude.
Une autre manière de ne pas être à l’écoute c’est de régler tous les problèmes en proposant une solution médicale. On n’écoute pas, on expédie. Un problème ? Une solution dans l’armoire. Et le «vieux » reste avec le vrai problème derrière la demande qui va s’amplifier. Il est nié, ramené au rang d’objet. Une exception cependant, certaines personnes ne veulent pas parler et préfèrent avaler un cachet, ils ne s’en remettent qu’aux vertus magiques du sacro-saint médicament : dans ces cas-là un placebo fait l’affaire. Un placébo, c’est une gélule blanche et rouge fournie par la pharmacie qui contient du sucre. Oui, le placebo marche, avec deux doigts de manipulation derrière.
Selon les expériences de William R. ; les forcer à marcher et leur imposer de la kiné, ceci est de la maltraitance. Ceci étant ‘’ pour leur bien, toujours ‘’ Ce sont souvent les familles qui le demandent d’ailleurs. Elles pensent que pour prolonger leur parent il faut le stimuler. Alors on le fait marcher, on appelle ça du ‘’ GET UP AND GO ‘’ C'est-à-dire que le kiné soulève le patient, lui fait faire cinq mètre dans le couloir en dix minutes, puis le remet dans son lit. Ca fait de l’argent pour le kiné, les familles sont contentes, mais la personne âgée est épuisée.
Les soignants ignorent parfois volontairement la douleur. Ils ont souvent du mal à croire qu’on puisse avoir encore mal malgré le traitement. Ca les dépasse. Ils fuient.
‘’ Je ne vous conseille pas de souffrir d’une douleur chronique que personne n’arrive à diagnostiquer, autant vous faire passer pour fou, vous trouverez plus facilement un auditoire. ‘’ William R.
Le personnel soignant considère une ‘’ hiérarchie des souffrances ‘’ et selon leurs comportements, tout ce qui est ‘’psychologique ‘’ est parfois lié à l’imaginaire.
Comment maltraiter grâce à la redevance ? on ne peut pas mettre la télé sur la bonne chaîne en quittant la chambre ou faire regarder au patient des dessins animés toute la journée parce qu’on lui a retiré la télécommande car il montait trop le son. La télé, pourtant, c’est vital : ça remplace l’oreille attentive, le parent absent, l’ami qui ne vient plus. Pour les soignants, c’est la déculpabilisation à pas cher : ça évite de les laisser seul face à un mur. La culpabilité de les laisser seul entre 4 murs c’est terrible, six à huit heure par jour, c’est horrible.
On peut lentement tuer un « vieux » en l’habillant tous les matins avec les mêmes vêtements. C’est une perte de temps pour les filles de changer les vêtements. Imaginez, il faut choisir, dans l’armoire, tous un tas de vêtements achetés vingt ou trente ans plus tôt, pour un corps jeune et mobile. Il y en a qui sont moins faciles à enfiler que d’autres. Donc une fois qu’elles ont trouvé la bonne tenue, celle qui se met en moins d’une minute, elles la remettent indéfiniment. Jusqu’au jour où quelqu’un s’en aperçoit et demande à ce que la personne soit changée.

Comme écrit dans le livre : ‘’ En fait, le moyen idéal pour tuer un vieux, la façon la plus sûre, c’est de lui supprimer petit à petit tous ses plaisirs. ‘’
La manière dont la maltraitance est abordée par William R. dans ce livre m’a particulièrement touchée. Etant en stage dans une maison de repos depuis quelques jours et ayant beaucoup d’amour et de respect pour les personnes âgées, je suis très affectées de constater par ce livre que toutes les personnes ne peuvent traiter les personnes âgées de façon irréprochable.

En ce qui concerne l’aspect économique, je parlerai des tarifs, budgets, …
Il faut tout de même reconnaître que les tarifs en maison de repos ne sont pas bon marché. Une maison de repos étant très souvent la dernière demeure pour beaucoup de nos aînés, il s'agit donc de choisir ce lieu très consciencieusement afin de se décider en toute connaissance de cause. Le coût est souvent l'élément d'appréciation le plus important aux yeux des familles. Non par choix, mais bien par dépit. Les pensions des seniors étant généralement insuffisantes pour faire face aux tarifs pratiqués.
Les tarifs sont variables en fonction des régions, …Chaque mois, une place dans un établissement spécialisé revient en moyenne à 1857 euros, selon une étude, la pension de retraite moyenne des femmes est de 900 euros par mois. Les femmes à la retraite gagnent environ 900 euros par mois. Une place en maison de retraite leur revient au double. En effet, cette fameuse place coûte en moyenne à 1.857 euros par mois au résident, soit 61 euros par jour, mais les prix varient en fonction de, comme cité ci-dessus, la situation géographique de l'établissement,…

Au niveau de l’intégration et de la socialisation :
Souvent associées à l'image de la mort, les institutions pour personnes âgées sont des endroits où il est parfois difficile de s’intégrer, le logement familiale est quitté, il faut se défaire des choses qui tiennent à cœur, dévoiler son intimité, les personnes ne sont pas auprès de leur famille et ils partagent leur chambre,… avec des personnes totalement inconnues. Effectivement, la plupart des personnes âgées qui entrent en institution mourront dans ce lieu. Mais, entre l'entrée dans cet espace collectif et sa sortie, il y a la vie. Et celle-ci ne se limite pas à une attente passive de la mort. Les personnes âgées sont inscrites dans des réseaux de sociabilité plus ou moins grands, plus ou moins complexes. Certaines relations établies peuvent parfois aboutir au mariage. Même si ces situations sont rares, elles existent. Elles représentent une configuration visible et officiellement reconnue de liens noués entre deux personnes vivant en structure collective.

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